RDC : COINFECTION VIH – TUBERCULOSE

ENGAGEMENT A SORTIR LE SIDA DE L'ISOLEMENT PAR LE BIAIS DE SYSTEMES CENTRES SUR LES POPULATIONS AFIN D'AMELIORER LA COUVERTURE DE SANTE UNIVERSELLE, NOTAMMENT LE TRAITEMENT POUR LA TUBERCULOSE, LE CANCER DU COL DE L'UTERUS ET LES HEPATITES B ET C

Selon le Rapport GAM 2020, les Etats s’engagent, par cet objectif, à sortir le sida de l’isolement par le biais des systèmes centrés sur les populations afin d’améliorer la couverture universelle, notamment le traitement pour la tuberculose, le cancer du col, de l’utérus et les hépatites B et C.

Outre les données sur le traitement de la tuberculose, la RDC n’a pas organisé un système de suivi-évaluation tenant compte des liens éventuels entre le sida et les cancers associés, entre le sida et les hépatites.

1. Pourcentage de cas incidents estimés de tuberculose (TB) liée au VIH qui ont bénéficié d’un traitement à la fois contre la tuberculose et contre le VIH.

Cet indicateur mesure les progrès accomplis dans la détection et le traitement de la TB chez les personnes vivant avec le VIH.

En effet, la tuberculose est l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les personnes vivant avec le VIH, y compris chez les patients sous traitement antirétroviral. L’intensification du dépistage de la TB et de l’accès à un diagnostic et un traitement de qualité, conformément aux directives nationales/internationales, est essentielle pour améliorer la qualité et la durée de vie des personnes vivant avec le VIH. Il est important de calculer le pourcentage de patients séropositifs et atteints de la TB qui bénéficient d’un traitement approprié contre la TB et le VIH.

Le tableau ci-dessous présente les patients coinfectés sous traitement antituberculeux et ARV issus du rapport du PNLT 2019 en RDC.

L’OMS estime tous les ans le nombre de cas de tuberculose parmi les personnes vivant avec le VIH. L’estimation du dénominateur, calculée en fonction des données sur les nouveaux cas et la couverture des traitements antirétroviraux communiquées par les pays, n’est disponible qu’en août de l’année de référence et n’a pas besoin d’être précisée au moment du rapport. Donc, pour 2019, les données du dénominateur ne sont pas encore disponibles.

Il ressort du rapport du PNLT de 2019 que 12 525 personnes vivant avec le VIH  présentent  une tuberculose et ont bénéficié en même temps d’un traitement contre la tuberculose et d’un traitement aux ARV conformément à la politique nationale.

Graphique n°8 : Evolution du nombre des patients présentant une coïnfection TB-VIH de 2011 à 2019

Source : Rapports d’activités du PNLT  de 2011 à 2019

2. Nombre total de personnes vivant avec le VIH et souffrant d’une tuberculose (TB) active, exprimé en pourcentage de celles ayant débuté un traitement antirétroviral au cours de la période de référence

Cet indicateur mesure le fardeau de la tuberculose active parmi les personnes vivant avec le VIH qui sont nouvellement inscrites aux soins du VIH. Il mesure également indirectement les efforts de détection précoce de la tuberculose associée au VIH.

Les principaux objectifs de l’intensification du dépistage des cas de tuberculose dans les milieux de soins du VIH, du dépistage du VIH et du conseil à l’initiative des prestataires de soins pour les patients tuberculeux sont la détection précoce de la tuberculose associée au VIH et la fourniture rapide d’une thérapie antirétrovirale et d’un traitement antituberculeux. Bien que le dépistage intensifié des cas de tuberculose doive être mis en œuvre chez toutes les personnes vivant avec le VIH à chaque visite dans les établissements de soins et de traitement du VIH, il est particulièrement important au moment de l’inscription, car le risque de tuberculose non détectée est plus élevé parmi les patients nouvellement inscrits que parmi ceux reçoivent déjà un traitement antirétroviral. De plus, les personnes nouvellement inscrites vivant avec le VIH peuvent être moins conscientes des symptômes de la tuberculose et de l’importance de la détection et du traitement précoces et peuvent ne pas demander de soins pour des symptômes généraux ou spécifiques de la tuberculose. Le dépistage intensifié des cas de tuberculose offre une opportunité d’éduquer les personnes vivant avec le VIH et de détecter la tuberculose à un stade précoce. Toutes les personnes vivant avec le VIH dépistées avec une tuberculose doivent commencer immédiatement un traitement antituberculeux et une thérapie antirétrovirale dans les huit semaines si elles ne reçoivent pas déjà des médicaments antirétroviraux.

Les données ci-dessous sont issues du Rapport PNLT 2019.

Il ressort des données ci-haut que dix personnes vivant avec le VIH sur cent souffrant d’une tuberculose active ont débuté un traitement antirétroviral en 2019.

3. Nombre de personnes ayant débuté un traitement contre l’infection tuberculeuse latente, exprimé en pourcentage du nombre total de personnes ayant débuté un traitement antirétroviral au cours de la période de référence

Cet indicateur calcule la proportion dans laquelle les personnes vivant avec le VIH nouvellement enrôlées dans les soins VIH commencent un traitement contre l’infection à tuberculose latente.

 

Toutes les personnes recevant des soins liés au VIH doivent faire l’objet d’un dépistage de la TB à chaque consultation, à l’aide d’un algorithme clinique recommandé par l’OMS. Les adultes et les adolescents vivant avec le VIH qui ne déclarent aucun des symptômes (toux, fièvre, perte de poids ou sueurs nocturnes) sont peu susceptibles d’avoir une TB active et doivent se voir proposer un traitement de prévention de la TB, c’est-à-dire un traitement de l’infection tuberculeuse latente. De la même façon, les enfants qui n’ont pas de mal à prendre de poids, qui ne toussent pas et qui n’ont pas de fièvre doivent recevoir ce traitement pour éviter de développer une TB active, qu’ils soient sous traitement antirétroviral ou non.

 

Les données ci-dessous sont issues des registres des patients recevant une thérapie antirétrovirale.

Il ressort des données ci-haut que quatre personnes sur dix ayant débuté un traitement antirétroviral ayant débuté ont à la fois débuté un traitement contre l’infection tuberculeuse en 2019.

4. et 5. Infections sexuellement transmissibles : (i) Nombre d’hommes ayant souffert d’un écoulement urétral au cours des 12 derniers mois et (ii) Nombre de cas de blennorragie diagnostiqués en laboratoire chez les hommes dans les pays ayant des capacités de diagnostic en laboratoire

Le premier indicateur mesure les progrès accomplis dans la réduction des rapports sexuels non protégés chez les hommes.

En effet, l’écoulement urétral chez les hommes est un syndrome d’infection sexuellement transmissible (IST) généralement causé par la Neisseria gonorrhoeae ou la Chlamydia trachomatis. Un syndrome d’IST sévère, comme l’écoulement urétral, est un indicateur de rapports sexuels non protégés, et l’écoulement urétral favorisent la transmission et l’acquisition du VIH. La surveillance de l’écoulement urétral contribue donc à la surveillance de deuxième génération du VIH en détectant rapidement le risque d’épidémie de VIH par transmission sexuelle et activité sexuelle à haut risque répétée, qui pourrait nécessiter des interventions plus agressives afin de réduire le risque. L’écoulement urétral peut entraîner une infertilité, une cécité et une maladie disséminée. La résistance croissante aux traitements recommandés contre la Neisseria gonorrhoeae pourrait rendre cette infection incurable.

Le second indicateur mesure les progrès accomplis dans la réduction du nombre d’hommes ayant des rapports sexuels non protégés.

Une IST aiguë comme la blennorragie est un indicateur de rapports sexuels non protégés et favorise la transmission et l’acquisition du VIH. La surveillance de la blennorragie contribue donc à la surveillance de deuxième génération du VIH en détectant rapidement le risque d’épidémie de VIH par transmission sexuelle et activité sexuelle à haut risque répétée, qui pourrait nécessiter des interventions plus agressives afin de réduire le risque. Par ailleurs, une blennorragie non traitée peut entraîner une maladie inflammatoire pelvienne, une grossesse extra-utérine, une infertilité, une cécité et une maladie disséminée. La résistance croissante aux traitements recommandés pourrait rendre cette infection incurable.

Les données sur l’écoulement urétral et la blennorragie ne sont pas disponibles en 2019.

6. Proportion de personnes en début de traitement antirétroviral qui ont fait l’objet d’un dépistage du virus de l’hépatite C (VHC)

Dans cet indicateur, il s’agit de surveiller les tendances du dépistage de l’hépatite C, une intervention essentielle pour évaluer les besoins liés à la prise en charge de l’hépatite C.

Le dépistage de l’hépatite C fournit des informations sur la prévalence de la co-infection par le VIH et le VHC, informant les cliniciens de la nécessité d’une évaluation et d’un traitement cliniques et de laboratoire supplémentaires. Le dépistage de l’hépatite C identifie la co-infection par le VIH et le VHC et permet de ce fait d’adapter le traitement.

Les données ci-dessous sont issues des dossiers des cliniques et/ou de laboratoires.

Il ressort des données ci-haut que même pas une personne sur cent en début de TARV n’a fait l’objet d’un dépistage de l’hépatite C en 2019.

7. Proportion de personnes présentant une coïnfection VIH/VHC débutant le traitement VHC

Cet indicateur mesure l’initiation du traitement du VHC pour les personnes coinfectées par le VIH et le VHC parmi les personnes inscrites dans les soins du VIH.

La prévalence de la coinfection par le VHC est particulièrement élevée chez les personnes vivant avec le VIH dans la Région européenne de l’OMS en raison de la consommation de drogues injectables. Le traitement des personnes vivant avec le VIH pour l’hépatite C influe sur la qualité de vie, l’espérance de vie et la mortalité.

Les données ci-dessous sont issues des dossiers des cliniques et/ou de laboratoires.

Il ressort des données ci-haut que près de trois personnes sur dix présentant une coïnfection VIH/VHC ont débuté un traitement contre l’hépatite C.

8. Proportion de femmes vivant avec le VIH ayant déclaré avoir subi un dépistage du cancer du col de l’utérus à l’aide d’une des méthodes suivantes : inspection visuelle après application d’acide acétique (IVA), frottis cervico-vaginal (test de Pap) ou test du papillomavirus humain (HPV)

Ce dernier indicateur mesure la proportion de femmes vivant avec le VIH ayant été dépistées pour le cancer du col de l’utérus.

Le cancer du col de l’utérus est le deuxième type de cancer le plus commun chez les femmes vivant dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, avec une estimation de 530 000 nouveaux cas en 2012 (ce qui représente 84 % des nouveaux cas dans le monde). Dans les pays à revenu élevé, des programmes permettent de dépister les femmes afin d’identifier la plupart des lésions pré-cancéreuses à des stades où elles peuvent être facilement traitées et soignées. L’atteinte d’une couverture élevée de dépistage des femmes et de traitement des lésions pré-cancéreuses détectées par le dépistage peut garantir une faible incidence de cas de cancer du col de l’utérus invasifs dans les pays à revenu élevé.

Les femmes vivant avec le VIH ont plus de risques que les femmes séronégatives d’être atteintes du cancer du col de l’utérus et de contracter un cancer invasif. Le cancer du col de l’utérus invasif est une maladie déterminante du sida. C’est pour cela qu’il est important de dépister les femmes vivant avec le VIH. Cela permet de prévenir jusqu’à 80 % de cas de cancer du col de l’utérus dans ces pays.

N.B. Aucune donnée disponible en 2019.