RDC : ÉLIMINATION DE LA TRANSMISSION DU VIH DE LA MÈRE A L’ENFANT

ELIMINATION DE LA TRANSMISSION DU VIH DE LA MERE A L’ENFANT

Selon le Rapport GAM 2020, les Etats visaient à « éliminer les nouvelles infections à VIH chez les enfants d’ici 2020 et garantir l’accès au traitement du VIH à 1,6 millions d’enfants d’ici 2018 ».

1. Pourcentage de nourrissons nés de mère séropositive au VIH qui ont subi un test virologique pour le VIH au cours des deux premiers mois de vie

Cet indicateur constitue une mesure des progrès réalisés pour que les nourrissons nés de femmes vivant avec le VIH subissent des tests virologiques dans les deux mois suivant la naissance et leur éligibilité pour un traitement antirétroviral ventilé selon les résultats des tests.

Les nourrissons qui contractent le VIH durant la grossesse, l’accouchement ou au début du post-partum meurent souvent avant d’être reconnus porteur d’une infection à VIH. L’OMS recommande que les programmes nationaux se dotent des moyens pour réaliser des tests virologiques de dépistage précoce du VIH chez les nourrissons à six semaines ou dès que possible afin d’orienter la prise de décisions cliniques le plus tôt possible. L’infection à VIH progresse rapidement chez les enfants ; il est nécessaire qu’ils reçoivent un traitement aussi rapidement que possible car, sans traitement précoce, près de 50 % des enfants décèdent au cours de la deuxième année.

Les données présentées ci-dessous sont tirées de Rapports PNLS 2019 pour le numérateur et des Estimations SPECTRUM 2020 version 5.87 pour le dénominateur.

Tableau XI :: Répartition des enfants nés de mère séropositive au VIH qui ont subi un test virologique
pour le VIH au cours de leurs deux premiers mois de vie

Source : Rapport PNLS 2019 (Numérateur) et SPECTRUM 2020 version 5.87 (Dénominateur)

L’analyse du tableau X montre que près de cinq enfants sur dix nés de mère séropositive au VIH ont subi un test virologique pour le VIH au cours de leurs deux premiers mois de vie en 2019 (Deux enfants sur dix en 2018).

N.B. Il sied de signaler que, comme le demande les directives pour le GAM 2020, le nombre de mères ayant besoin de services PTME a été utilisé comme mesure alternative au dénominateur.

2. Pourcentage estimé d'enfants ayant été nouvellement infectés par le VIH dans le cadre de la transmission de la mère à l'enfant chez les femmes séropositives ayant accouché au cours des 12 derniers mois (Modélisation)

Cet indicateur mesure les progrès accomplis en matière d’accès des femmes aux médicaments antirétroviraux (ARV) afin de réduire la transmission mère-enfant du VIH.

Des efforts ont été déployés pour accroître l’accès aux interventions permettant de réduire considérablement la transmission mère-enfant du VIH, notamment l’association de la prophylaxie antirétrovirale et des schémas de traitements antirétroviraux et le renforcement des services de conseil en matière d’allaitement. Il est important d’évaluer l’impact des interventions de prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH dans la réduction du nombre de nouvelles infections chez les enfants infectés par la transmission du virus.

Le pourcentage d’enfants vivant avec le VIH devrait diminuer avec l’augmentation de la couverture des interventions de PTME et l’utilisation de schémas thérapeutiques plus efficaces.
Les données du tableau ci-dessous sont produites à partir des estimations SPECTRUM de 2020.

Tableau XII : Répartition des adultes et enfants recevant un traitement antirétroviral parmi tous les
adultes et enfants vivant avec le VIH

Source : Estimations SPECTRUM 2020 version 5.87 (numérateur et dénominateur)

L’analyse des données ci-haut présentées révèle qu’un peu plus d’un enfant sur dix a été nouvellement infecté par le VIH dans le cadre de la transmission de la mère à l’enfant chez les femmes séropositives qui ont accouché en 2019. Cette baisse drastique par rapport au round passé (27,1% en 2018) s’explique à la fois par une couverture plus grande des activités et par un affinement de la base de données SPECTRUM de la RDC.

3. Pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH qui ont reçu des médicaments antirétroviraux en vue de réduire le risque de transmission mère-enfant

Le plan mondial de l’élimination de la transmission de la mère à l’enfant du virus du sida vise l’atteinte d’un seuil inférieur à 5% pour le taux de la transmission de la mère à l’enfant du virus du sida ainsi que la réduction de 50% de la mortalité maternelle liée au VIH.

Pour ce faire, le choix d’options thérapeutiques est fondamental pour y parvenir et le meilleur choix fait appel à l’option B+. Il est donc indispensable de mesurer la réduction du risque de transmission du virus de la mère à l’enfant ainsi que les efforts de maintenir les femmes enceintes séropositives en vie en fonction des différents régimes thérapeutiques auxquels ces femmes sont soumises.*

Cet indicateur permet aux pays de suivre la couverture de la thérapie antirétrovirale chez les femmes enceintes séropositives visant à réduire le risque de transmission mère-enfant du VIH pendant la grossesse et l’accouchement. Lorsque les données ont été ventilées par schéma thérapeutique, cet indicateur peut révéler un accès accru à des traitements antirétroviraux plus efficaces pour prévenir la transmission mère-enfant du VIH. Étant donné que cet indicateur évalue les antirétroviraux prescrits, il n’est dans la plupart des cas pas possible de déterminer le respect ou non du traitement.

Les données ainsi présentées dans le tableau ci-dessous proviennent :
– Pour le numérateur, du Rapport 2019 produit par le PNLS ;
– Pour le dénominateur, des estimations Spectrum de 2020 version 5.87.

Tableau XIII : Répartition des femmes enceintes séropositives au VIH qui reçoivent des antirétroviraux
pour réduire le risque de transmission à leur enfant

Source : Rapports PNLS 2019 (Numérateurs) et SPECTRUM 2020 version 5.87 (Dénominateur)

L’analyse des données révèle que près de cinq femmes enceintes séropositives au VIH sur dix reçoivent des ARV pour réduire le risque de transmission mère-enfant en 2019.

Tableau XIIV :: Répartition par provinces des femmes enceintes séropositives au VIH sous TARV pour
réduire le risque de transmission à leur enfant

Source : Rapports PNLS 2018 et 2019

Il y a une augmentation des femmes enceintes sous TARV en 2019 par rapport à 2018.

Graphique n°3 :: Evolution du nombre de femmes enceintes sous TARV par provinces de la RDC en
2018 et en 2019

A la lecture de ce graphique, il y a un grand pic au Haut-Lomami, au Tanganyika et au Sud-Ubangi et une régression en Ituri et Kongo Central.

Graphique n°4 : Répartition des patients recevant un traitement antirétrovirale parmi tous les adultes et
enfants vivant avec le VIH par provinces de la RDC en 2019

Le poids des femmes enceintes est porté à plus de 50% par les provinces du Haut-Katanga, Haut-Lomami, Kinshasa, Ituri et Sud-Kivu.

4. Pourcentage de femmes enceintes bénéficiant de services de consultations prénatales qui ont fait l'objet d'un dépistage positif de la syphilis, et qui ont reçu un traitement

Au niveau de cet indicateur les données sont présentées en trois catégories (A, B et C).

A. Couverture du dépistage de la syphilis parmi les femmes enceintes bénéficiant de services de consultations prénatales

Le dépistage de la syphilis en début de grossesse est important pour la santé des femmes enceintes et du foetus. Il contribue au suivi de la qualité des services de consultations prénatales et des services de prévention du VIH chez les femmes enceintes. Il s’agit également d’un indicateur essentiel dans le processus d’évaluation des progrès en matière d’élimination de la transmission mère-enfant (TME) de la syphilis.

Tableau XV : Couverture du dépistage de la syphilis parmi les femmes enceintes bénéficiant de services
de consultations prénatales (lors de n’importe quelle consultation)

Source : Rapport PNLS 2019

L’analyse de ce tableau montre que près de cinq femmes enceintes sur dix venant en CPN bénéficient d’un dépistage de la syphilis.

B. Pourcentage de femmes enceintes bénéficiant de consultations prénatales présentant une sérologie positive pour la syphilis

L’infection de la syphilis parmi les femmes recevant des soins prénatals peut servir à orienter les programmes pour éviter les maladies sexuellement transmissibles et peut fournir une alarme précoce en matière de modification éventuelle sur la transmission du VIH pour la population en général.

Tableau XVI : Taux des femmes enceintes bénéficiant de consultations prénatales présentant une
sérologie positive pour la syphilis

Source : Rapport PNLS 2019

Selon ces données, cinq femmes enceintes sur dix reçues en CPN sont positives au dépistage de la syphilis.

C. Pourcentage de femmes consultant pour des soins prénatals sur une période donnée, présentant une sérologie positive pour la syphilis et soignées correctement

Traiter les femmes recevant des soins prénataux dont le test de dépistage de la syphilis s’est révélé positif permet de mesurer directement le programme visant à éliminer la transmission mère-enfant de la syphilis et les efforts pour renforcer la prévention initiale du VIH. Il s’agit également d’un indicateur de processus pour la validation de l’élimination de la transmission mère-enfant (TME) de la syphilis.

Tableau XVII :: Taux des femmes consultant pour des soins prénatals sur une période donnée, présentant
une sérologie positive pour la syphilis et soignées correctement

Source : Rapport PNLS 2019

Quatre femmes sur dix reçues en CPN, présentant une sérologie positive à la syphilis, sont soignées correctement.

5. Pourcentage de cas de syphilis congénitale déclarés (naissances vivantes et mortinaissances)

Ce taux mesure les progrès accomplis dans l’élimination de la transmission mère-enfant (PTME) de la syphilis.

L’absence de traitement de la syphilis pendant la grossesse peut non seulement augmenter le risque de transmission et d’acquisition du VIH chez la mère et l’enfant, mais également entraîner une mortinaissance, le décès du nourrisson et une maladie congénitale (ce que l’on appelle « syphilis congénitale »). Compte tenu de l’efficacité, de la simplicité et du coût peu élevé du dépistage et du traitement de la syphilis, des initiatives mondiales et régionales d’éliminations de la TME de la syphilis ont été mises en oeuvre. Le taux de syphilis congénitale correspond à une mesure de l’incidence des programmes d’élimination de la TME de la syphilis.

Contrairement au round passé, les données sur le taux de syphilis congénital (naissances vivantes et mortinaisssances) sont disponibles pour ce round.

Tableau XVIII :: Taux des cas de syphilis congénitale (renaissance vivantes et mortinaissances)

Source : Rapport PNLS 2019

0,02% de cas de syphilis congénitale ont été déclarés.

6. Pourcentage de femmes ayant un statut VIH connu

Cet indicateur mesure la couverture de la première étape de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME). Une couverture élevée permet l’initiation précoce des soins et des traitements pour les mères séropositives. Le nombre total de femmes séropositives identifiées fournit le nombre de femmes enceintes séropositives pour démarrer une cascade de PTME basée sur les établissements.

Le risque de TME peut être considérablement réduit en fournissant des médicaments ARV à la mère pendant la grossesse et l’accouchement, soit en traitement à vie ou en prophylaxie, avec une prophylaxie antirétrovirale pour le nourrisson et des antirétroviraux. La mère ou l’enfant pendant l’allaitement, le cas échéant, et en encourageant des pratiques d’accouchement sûres et une alimentation plus sûre du nourrisson. Les données seront utilisées :

– pour suivre les progrès vers les objectifs mondiaux et nationaux pour éliminer la PTME; informer la politique et la planification stratégique;

– pour le plaidoyer; et tirer parti des ressources pour une mise à l’échelle accélérée. Elles aideront à mesurer les tendances de la couverture de la prophylaxie antirétrovirale et du traitement antirétroviral et, une fois ventilées par type de régime, permettront d’évaluer les progrès accomplis dans la mise en oeuvre de schémas thérapeutiques et de traitements antirétroviraux plus efficaces.

Cet indicateur apparaît pour la deuxième fois dans le GAM.

Tableau XIX :: Pourcentage de femmes enceintes dont le statut VIH est connu

Source : Rapport PNLS 2019

Selon les données de programme, cinq femmes enceintes sur dix connaissent leur statut sérologique au VIH en 2019.

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